Face à l’augmentation des migrations, la théologie apporte du réconfort
29 octobre 2013
Depuis 25 ans le nombre de migrants dans le monde est passé de 100 millions à de 200 millions. Lors de la pré-assemblée des «Femmes et des Hommes», mardi 29 octobre à Busan, le prêtre catholique Daniel Groody, a abordé la migration sous l’angle de la théologie.
«Une personne sur 35, parmi la population mondiale est un migrant», relève Daniel Groody, professeur de théologie à l’Université de Notre-Dame dans l’Indiana, aux Etats-Unis. «Il n’y a jamais eu autant de migrations qu’aujourd’hui». Parmi les personnes qui quittent leur pays, certaines le décident dans l’espoir de trouver des conditions de vie plus prospères ailleurs. D’autres persécutées par les guerres, sont forcées de partir. Et aussi, des victimes de la traite des êtres humains sont déplacées, contre leur gré, et réduites en «esclaves».
«Pour ces personnes qui quittent leur pays, le plus difficile, n’est ni la faim, le froid ou la pauvreté mais le fait de se sentir déshumanisées, de ne pas être respectées pas les autres», explique Daniel Groody. Face à la souffrance des migrants, le prêtre catholique place Dieu comme un exilé. «En venant sur Terre, Dieu est devenu un migrant, un réfugié».
Le thème de la migration a une place importante dans la Bible, par exemple au chapitre 12 de la Genèse, lorsqu’Abraham quitte tout pour partir en Egypte. Mais la question de la migration ne touche pas seulement les personnes qui doivent partir, elle concerne tous les individus. «Si nous remontons à travers le temps, nous avons tous des ancêtres qui ont dû partir de leur pays. Biologiquement nous sommes tous liés par les migrations», explique le professeur de l’Université de Notre-Dame.
Actuellement 19 pourcents de la population mondiale vit avec moins d’un dollar par jour, 48 pourcents avec moins de deux dollars et 75 pourcents avec moins de 10 dollars. Les personnes extrêmement riches, environ 1 pourcents de la population possèdent plus que 57 pourcents de la population mondiale, la plus pauvre. Cette situation économique explique en partie l’augmentation des migrations qui ont lieu, pour la plus part, du sud au nord. «Il est donc crucial de réfléchir à l’impact que les migrations ont sur la spiritualité des personnes touchées et promouvoir l’idée que le royaume de Dieu transcende les frontières».
Les pré-assemblées
Avant le commencement de la dixième Assemblée du Conseil Œcuménique des Eglises se déroulent deux jours de pré-assemblées. Ces deux journées de conférences permettent d’aborder des thèmes clé avant le commencement officielle de la manifestation.
La pré-assemblée des «Femmes et des Hommes» a fait suite à la pré-assemblée des «Femmes» et à celle des «Hommes» qui se sont déroulées séparément, lundi 28 octobre. Elle a permis entre autres de mettre en commun des questionnements et problématiques liés au genre, tel que le patriarcat afin d’évoluer vers une société où hommes et femmes «ont les mêmes droits».
D’autres thèmes tels que l’éducation œcuménique, la migration, la traite des êtres humains et encore la position de l’Eglise face aux violences sexuelles ont aussi été abordés.
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