La situation financière du COE est préoccupante

Les revenus du COE ont diminué de 31 pourcents depuis 2006. Bien que le nombre de membres qui apportent leur contribution augmente, les cotisations totales diminuent. Les fonds du COE n’ont jamais été aussi bas qu’en 2013. Le rapport financier, présenté mardi 5 novembre, à Busan, a révélé une situation préoccupante.

Entre 2006 et 2013, le total des revenus du Conseil œcuménique des Eglises (COE) a diminué de 31 pourcents, passant de 44,6 millions de francs suisses à 30,9 millions, estimés pour l’année en cours. En 1999, ce montant se montait à 61 millions de francs suisses.

Ces résultats sont dus en partie à une diminution de 39 pourcents des cotisations des membres, passant ainsi de 6,6 millions de francs suisses en 2006 à 4 millions prévus pour 2013. Bien que le nombre d’Eglises membres apportant une contribution aient augmenté, les cotisations versées sont de plus en plus faibles.

Sur les 345 Eglises membres, 25 d’entre elles paient le minimum requis de 1000 francs suisses par année alors que 74 paient moins que ce montant. Et surtout, quelques 90 membres ne paient rien du tout. Ainsi presque qu’une Eglise sur deux n’apportent pas sa cotisation minimum. «Cette situation menace la communauté et les initiatives visant à changer ce modèle devraient être au cœur des priorités du COE», constate Anders Gadegaard, le modérateur du Comité des finances de l’Assemblée.

Néanmoins la baisse du total des revenus ne vient pas uniquement de la diminution des cotisations. La crise financière mondiale de 2008 a engendré une baisse du taux de change des monnaies étrangères en francs suisses, ce qui a eu un effet négatif sur la valeur en francs suisses des contributions.

Les fonds du COE n’ont jamais été aussi bas

Ainsi, les fonds du COE, estimés à 2,7 millions de francs suisses pour 2013, n’ont jamais été aussi bas. Face à cette situation préoccupante, le Comité des finances de l’Assemblée, a émis des recommandations qui ont toutes été acceptées à l’unanimité par l’assemblée, lors des votes.

Il propose un nouveau plan de cotisation pour 2014 qui ferait participer les Eglises qui ne paient pas de cotisations et augmenter les contributions de celles qui versent moins que ce qu’elles pourraient. La procédure concernant les membres non actifs, c’est-à-dire qui ne paient rien pendant plus de trois ans, qui avait été adoptée à Porto Alegre, en 2006, n’a pas vraiment été appliquée. Il s’agit donc de choisir une ligne directive pour savoir comment agir avec ces membres.

D’autre part, les activités du COE seront classées par ordre d’importance. Ce classement sera une référence pour élaborer les budgets. Des budgets annuels «réalistes» seront mis en place par le comité exécutif. Et, un plan financier sur quatre ans, allant de 2014 à 2017, prévoyant des revenus de programme totaux de 20 millions de francs suisse en 2014 et de 18,9 millions en 2017, est en cours d’élaboration.

Dès 2014, un fonds sera constitué pour la 11^e Assemblée du COE. Le montant dépensé pour la 10^e Assemblée, entre 2010 et 2013, s’est élevé à 6,53 millions de francs suisses, sans compter les coûts à la charge des Eglises.

On pourra obtenir des photos en haute résolution sur photos.oikoumene.org

Site web officiel de la 10e Assemblée du COE

Laurence Villoz, journaliste francophone pour le COE, à Busan