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«La prière ne nous apportera pas la justice, il faut remettre en question les pays riches»

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«La prière ne nous apportera pas la justice, il faut remettre en question les pays riches»

La pasteure Phumzile Mabizela © Peter Williams/COE

06 novembre 2013

Lors de la plénière sur la justice, les pays d’Europe et les Etats-Unis ont été montrés du doigt, mardi 6 novembre, à Busan. Que ce soit la situation sanitaire en Afrique ou les problèmes environnementaux dans les îles du Pacifique, de nombreux exemples témoignent des injustices dans le monde. Que font concrètement les pays les plus riches pour aider l’autre partie du monde?

«Le VIH est un problème de justice sociale, chaque individu a le droit d’être soigné», s’indigne la pasteure Phumzile Mabizela, directrice exécutive d’Inerela+, un réseau interreligieux de responsables religieux vivant avec le VIH et le sida ou personnellement affectés par cette maladie. «Environ 30 pourcents des personnes qui participent à l’Assemblée du COE viennent des pays qui nous ont privés de soins», tonne cette femme d’Afrique du Sud, atteinte du VIH.

«La prière seule ne nous apportera pas la justice. Il faut remettre en question les pays riches et leur demander ce qu’ils font concrètement pour aider les pays les plus pauvres». Si les personnes atteintes du VIH, en Afrique, souffre d’un accès aux soins précaires, la situation des femmes dans ces pays est tout aussi préoccupantes.

L’Eglise se tait face aux viols

«Des femmes sont continuellement violées dans nos pays et l’Eglise reste silencieuse face à ces drames», révèle cette pasteure de l’Eglise presbytérienne d’Afrique qui dénonce les persistants problèmes de genre dans les églises. Mais l’Eglise n’est pas seulement silencieuse face aux viols, c’est face à toutes les questions liées à la sexualité qu’elle se tait.

«L’éducation sexuelle devrait être dispensée par les églises», lâche Shyreen Mvula de la République du Malawi, en Afrique australe. Cette jeune femme de 19 ans, atteinte du VIH depuis sa naissance, déplore le silence autour de la sexualité. «Les jeunes qui sont atteints du sida en Afrique ont beaucoup de questions et ne savent pas à qui les poser».

«Il faudrait pouvoir parler des préservatifs dans les églises», ajoute Shyreen Mvula, membre de l’Eglise presbytérienne d’Afrique centrale. Mais le problème de la santé en Afrique n’est pas la seule représentation de l’injustice dans le monde. La situation des îles du Pacifique est tout aussi inquiétante.

La pollution engendrée par les pays industrialisés noie les îles du Pacifique

«Le point le plus élevé de mon pays se situe à quatre mètres au-dessus du niveau de la mer», explique le pasteur Tafue Lusama, un habitant de l’archipel polynésien de Tuvalu. Le réchauffement planétaire, provoqués en partie par le développement industriel, engendre une élévation du niveau de la mer. Cette montée des eaux risque d’engloutir certaines îles du Pacifique.

«Notre vie est en danger, nous sommes touché au sein-même de notre identité», s’inquiète le secrétaire général de l’Eglise chrétienne de Tuvalu. «Pourquoi devons-nous subir les conséquences d’actions dont nous ne sommes pas responsables», s’interroge ce pasteur qui demande aux pays industrialisés de prendre leurs responsabilités et de réagir.

On pourra obtenir des photos en haute résolution sur photos.oikoumene.org

Site web officiel de la 10e Assemblée du COE

Laurence Villoz, journaliste francophone pour le COE, à Busan