«Le nucléaire est incompatible avec la paix et la foi chrétienne»
07 novembre 2013
Pour le professeur de théologie, Chang Yoon Jae, la paix symbolise une évolution vers l’abandon du nucléaire. En Asie, 117 centrales nucléaires sont en activité et 364 autres sont en construction ou planifiées. Comment sortir de cette croissance économique sans fin?
«La construction de centrales nucléaires en Asie ne cesse d’augmenter», déplore Chang Yoon Jae, professeur de théologie à l’Université pour femmes d’Ehwa, à Séoul, lors de la plénière sur la paix, jeudi 7 novembre, à Busan. L’Asie possède 117 centrales nucléaires en activité. Quelque 364 autres centrales sont en construction ou planifiées pour les années à venir.
«De plus, tous les pays d’Asie possèdent l’arme nucléaire ou sont protégés par des pays qui la possèdent», ajoute Chang Yoon Jae. «Qui pourrait oublier les conséquences des bombardements atomiques d’Hiroshima et d’Nagasaki», questionne ce professeur de Séoul.
Des centaines de milliers de personnes tuées à Hiroshima et à Nagasaki
En 1945, ces bombardements, au Japon, ont tués plusieurs centaines de milliers de civils, non seulement au moment de l’explosion mais aussi par la suite. Les personnes irradiées, qui ont survécu, ont développé toutes sortes de maladies telles que des leucémies, des cancers ou encore des problèmes pulmonaires. L’Asie est le seul continent à avoir subi une attaque nucléaire.
«Les centrales nucléaires et les armes nucléaire sont les deux faces d’un même problème, l’un au niveau civil, l’autre au niveau militaire», explique Chang Yoon Jae. «Le nucléaire est incompatible avec la paix et la foi chrétienne, il faut absolument arrêter cette lumière dangereuse et allumer la lumière à l’intérieur de nous», ajoute ce membre de l’Eglise presbytérienne de Corée. Mais pour ce Coréen, en plus de l’abandon du nucléaire, la paix symbolise aussi la réunification de la Corée.
Les coréens attendent un traité de paix depuis 60 ans
«Malgré l’armistice en 1953, la Corée est toujours divisées, la guerre n’est pas terminée», regrette ce professeur, spécialiste des domaines en rapport avec la paix et la société. Cette année, les Coréens fêtent le soixantième anniversaire de l’armistice, un anniversaire au goût amer.
«Depuis 60 ans, les coréens vivent avec la peur d’une nouvelle guerre». La Guerre de Corée, entre 1950 et 1953, est responsable de plusieurs millions de morts parmi la population et autant de sans-abri. «Il y a un réel besoin de changements, nous sommes pris dans un système d’injustice et d’avidité, nous devons revoir notre vision de la vie sur Terre», explique Chang Yoon Jae, qui définit la paix comme un cheminement
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Site web officiel de la 10e Assemblée du COE
Laurence Villoz, journaliste francophone pour le COE, à Busan