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Le regard d’une responsable de la jeunesse sur la 10e Assemblée du COE

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Le regard d’une responsable de la jeunesse sur la 10e Assemblée du COE

Les jeunes du Pacifique © Joanna Lindén-Montes/COE

08 novembre 2013

A l’issue de la 10e Assemblée de Busan, une responsable de la jeunesse du Pacifique, Heiava Lenoir, raconte son expérience avec les jeunes en tant que «Matua». Entre la préparation du voyage et le déroulement de l’Assemblée, ce sont la richesse des échanges qui ont marqué cette Polynésienne. Rencontre avec Heiava Lenoir, «Matua» de la jeunesse du Pacifique.

Que représente une «Matua» pour la jeunesse du Pacifique ?

Une «matua» signifie, dans les îles Samoa, une personne qui est liée avec quelqu'un d'autre par des liens de sang ou par alliance. Dans notre culture polynésienne, «matua» correspond au mot «metua» qui veut dire «parent».

La «matua» a une responsabilité envers la jeunesse. Elle doit être disponible et orienter les jeunes sur une voie accessible pour eux, tout en leur apprenant le partage et la vie en communauté. En tant que «matua», j’accompagne les jeunes et veille à leur offrir une vision œcuménique des Eglises. En particulier, quand des jeunes sont de confessions et de cultures différentes.

Comment avez-vous préparé votre voyage à Busan avec les jeunes ?

Nous avons vécu tous ensemble pendant deux semaines avant le départ pour Busan. Ainsi, à l’issue de l’Assemblée, nous avons vécu un mois en communauté. Avant le départ, nous avons abordé ensemble les problèmes rencontrés par chaque île et au sein de chaque Eglise du Pacifique.

Après discussion, nous avons retenu trois points qui ont particulièrement marqué la jeunesse. Tout d’abord, le thème du changement climatique qui oblige la population de certaines îles à migrer. Puis, la question des victimes des essais nucléaires entrepris depuis les années 1966, dans le Pacifique. Un troisième point, qui a retenu notre attention, est le suicide des jeunes. Depuis 2008, plus de 11 000 jeunes de moins de 25 ans se sont suicidés.

Comment expliquez-vous ce nombre de suicides?

La jeunesse est désemparée face à la situation des îles. De plus, elle est influencée par la société de consommation. Et à cause de la publicité et des nouvelles technologies, elle commence à adopter des habitudes occidentales qui ne sont pas compatible avec notre culture.

Comment avez-vous vécu l’œcuménisme avec les jeunes pendant la 10e Asssemblée?

Essentiellement à travers la méditation et les études bibliques, qui ont eu lieu chaque matin. Pendant ces rencontres, les langues ou les dialectes de chaque participant ont été valorisés. Ces rassemblements ont permis des moments de partage très riches au niveau régional et international ainsi que culturel.

La jeunesse du Pacifique a été ravie de pouvoir partager sa foi avec toutes les personnes présentes et de découvrir l’autre tout en se découvrant elle-même. Nous espérons que le Conseil Œcuménique des Eglises a entendu notre appel et qu’il nous soutiendra face aux problèmes qui touchent les îles du Pacifique.

On pourra obtenir des photos en haute résolution sur photos.oikoumene.org

Site web officiel de la 10e Assemblée du COE

Iteata Tevaarauhara et Laurence Villoz, journalistes francophones pour le COE, à Busan